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Les effets néfastes du scrolling sur la santé mentale : le piège insidieux de la navigation infinie.

  • 29 sept. 2024
  • 4 min de lecture

une personne sur un canapé qui tient un smartphone et qui scrolle sur les réseaux sociaux, ceci évoque le temps perdu passé sur les réseaux sociaux


Dans le monde numérique actuel, où les smartphones et les réseaux sociaux sont omniprésents, le scrolling — cet acte apparemment anodin de faire défiler indéfiniment du contenu sur nos écrans — est devenu une activité courante. Toutefois, derrière cet usage quotidien, souvent banalisé, se cache un piège insidieux qui peut avoir des conséquences délétères sur notre santé mentale. Ce comportement, qui peut sembler inoffensif, entraîne un certain nombre d'effets psychologiques négatifs dont il est essentiel de prendre conscience.


La boucle de récompense immédiate : comment le cerveau est piégé


Le scrolling, en particulier sur les réseaux sociaux, s’inscrit dans un modèle de récompense instantanée, similaire à celui des jeux d'argent. Chaque fois que l’on défile, on expose son cerveau à une série de contenus visuels ou textuels, dont certains sont conçus pour stimuler la récompense immédiate. L’apparition d’un post divertissant, d’un commentaire gratifiant ou d’une image amusante génère une petite décharge de dopamine, le neurotransmetteur lié au plaisir.


Cela crée une boucle addictive, où l’utilisateur cherche constamment ce "shoot de dopamine", qui n'est pourtant ni prévisible ni régulier. En revanche, lorsque le contenu défile sans générer cette satisfaction, il peut créer un sentiment de vide ou de frustration. Ainsi, la personne continue de scroller, espérant que le prochain contenu apportera ce qu’elle cherche. Ce phénomène rend l'expérience difficile à interrompre, piégeant des millions de personnes dans une spirale d'addiction subtile mais réelle.


La comparaison sociale et l'anxiété


Les réseaux sociaux sont l'une des principales plateformes où le scrolling prend toute son ampleur. Pourtant, la plupart des contenus que l’on consomme sont des représentations soigneusement filtrées, embellies ou modifiées de la vie des autres. Cette exposition continue à des vies "parfaites" provoque un phénomène de comparaison sociale ascendante : l'utilisateur se compare à ce qu'il voit et perçoit souvent sa propre vie comme moins accomplie ou moins excitante.


Ce type de comparaison est l'un des facteurs majeurs de l’augmentation de l'anxiété sociale, de la dépression et de la baisse d'estime de soi. Plus on défile, plus on renforce cette perception biaisée, car les contenus ne reflètent qu'une partie idéalisée de la réalité. Paradoxalement, même en étant conscient de cet effet, il est difficile de s’en détacher.


La fatigue cognitive et l'inattention


Le scrolling constant sollicite continuellement notre attention. Cependant, cette activité n’implique pas de concentration profonde. Au lieu de cela, on passe rapidement d’un contenu à l’autre, fragmentant notre attention et notre énergie mentale. Au fil du temps, cette surcharge cognitive entraîne une fatigue mentale, réduisant notre capacité à nous concentrer sur des tâches plus complexes ou des interactions sociales réelles.


De plus, le flux infini de contenus courts et rapides entraîne une diminution de la capacité à maintenir l'attention sur de longues périodes. Ce phénomène, souvent appelé réduction de l’attention, affecte non seulement notre productivité, mais aussi notre bien-être général, car nous devenons incapables de pleinement savourer des expériences ou des moments sans être distraits par le besoin constant de stimulation numérique.


L'isolement social paradoxal


L'un des aspects les plus troublants du scrolling est qu'il peut accentuer le sentiment d'isolement, même si, en théorie, il nous connecte à des millions d'autres personnes. Les interactions virtuelles, bien qu’innombrables, sont souvent superficielles et ne remplacent pas la connexion humaine authentique. Plus nous passons de temps à scroller, moins nous engageons dans des relations sociales profondes et significatives dans la vie réelle. Cela peut entraîner un sentiment de solitude, de déconnexion émotionnelle et parfois même de dépression.


Pourquoi tout le monde est vulnérable à ce piège ?

I

l est important de comprendre que personne n’est à l’abri de ce piège insidieux. Que l'on soit adolescent, adulte, ou même plus âgé, les mécanismes psychologiques derrière le scrolling affectent tout le monde. Les plateformes sociales sont conçues pour capter l’attention et retenir les utilisateurs, grâce à des algorithmes sophistiqués qui analysent les comportements en ligne pour proposer des contenus toujours plus pertinents et engageants.


Ce n'est pas seulement une question de volonté ou de discipline personnelle : les mécanismes psychologiques et les stratégies technologiques derrière ces plateformes exploitent des failles dans le fonctionnement naturel de notre cerveau. Le temps passé à scroller devient ainsi une habitude inconsciente et difficile à briser, même lorsqu'on est conscient des effets négatifs.


Comment échapper à la spirale du scrolling infini ?


La bonne nouvelle, c’est qu’il est possible de prendre le contrôle de cette habitude en adoptant des pratiques de détachement numérique :


1. Fixer des limites de temps : utiliser des applications de gestion du temps d’écran pour imposer des restrictions. Cela permet de créer une barrière entre soi et l’envie de scroller sans fin.

2. Pratiquer la pleine conscience : le scrolling est souvent une réponse automatique au stress ou à l’ennui. En pratiquant la pleine conscience, on devient plus conscient de ces déclencheurs et on peut apprendre à répondre différemment.

3. Remplacer le scrolling par des activités enrichissantes : lire un livre, faire une promenade, ou discuter avec des amis en réel sont des activités qui procurent une satisfaction durable et renforcent le bien-être mental.

4. Désactiver les notifications : ces petites interruptions constantes incitent à revenir sur les applications, même lorsqu'on essaie de s’en éloigner. Désactiver les notifications aide à réduire la tentation de vérifier son téléphone et limite les effets du conditionnement opérant.


5. Prendre des pauses numériques régulières : des moments où l’on s’éloigne complètement des écrans pour se reconnecter au monde réel sont essentiels pour retrouver un équilibre sain.


Le scrolling est devenu une habitude omniprésente dans nos vies, mais derrière son apparence anodine se cachent des effets insidieux sur notre santé mentale. Piégés par une quête de gratification instantanée et exposés à une comparaison sociale toxique, beaucoup se retrouvent enfermés dans un cycle difficile à briser. Cependant, avec une prise de conscience et quelques stratégies, il est possible de reprendre le contrôle et de retrouver un équilibre entre le monde numérique et la vie réelle.


une femme dans un hamac qui lit un livre et qui n'a pas de téléphone, elle se reconnecte à la nature et se déconnecte des réseaux sociaux

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