Le Dodo bird verdict, un lien qui soigne ?

Parce que c'est lui, parce que c'est moi...

Aujourd'hui, nous avons accès à une grande variété de thérapies, qu'elles soient psychodynamiques, cognitives et comportementales, humanistes, psychanalytiques ou encore intégratives. Face à cette diversité, une question se pose : y a-t-il une méthode thérapeutique qui fonctionne mieux qu'une autre ?

De nombreuses recherches ont tenté de répondre à cette interrogation et, contre toute attente, les résultats montrent que la réponse n'est pas si évidente. En effet, ce qui semble faire la différence, ce n’est pas tant la technique utilisée que la qualité de la relation thérapeutique.

Le Dodo Bird Verdict : de quoi parle-t-on ?

Le terme "Dodo Bird Verdict" provient de l’univers d’Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll, où le Dodo déclare : « Tout le monde a gagné, et tout le monde aura un prix ! ». Cette image évoque l'idée que toutes les thérapies seraient également efficaces, à condition que la relation entre le thérapeute et le patient soit de qualité. Selon cette vision, peu importe la méthode utilisée, le processus thérapeutique fonctionne tant que le thérapeute et l’individu s'engagent ensemble dans une relation de confiance.

Les études scientifiques et l'alliance thérapeutique

De nombreuses études en psychologie ont corroboré cette idée : aucune thérapie ne semble globalement plus efficace qu'une autre. C’est notamment le cas des méta-analyses de Lester Luborsky et de Bruce Wampold, qui ont montré que les différences d'efficacité entre les approches thérapeutiques sont minimes. Ce qui ressort de ces études, c'est l'importance de ce que l’on appelle l’alliance thérapeutique.

Le livre de Thierry Tournebise "le grand livre du psychothérapeute" est d'une richesse incroyable sur la posture et l'alliance thérapeutique.

L'alliance thérapeutique désigne la qualité de la relation entre le thérapeute et le patient, et la collaboration qu’ils instaurent ensemble. C’est la connexion, l’empathie, et la capacité du thérapeute à comprendre et à accompagner son patient qui permettent à ce dernier de progresser vers le mieux-être. C'est dans cette alliance que l'individu trouve le chemin de son évolution personnelle.

Mais toutes les approches sont-elles vraiment équivalentes ?

Pour autant, affirmer que toutes les thérapies se valent peut prêter à confusion. Certaines approches peuvent s'avérer plus appropriées dans des situations spécifiques. Par exemple, les thérapies cognitives et comportementales (TCC) sont souvent recommandées pour traiter les troubles anxieux et les phobies, tandis que la psychanalyse ou les thérapies humanistes peuvent être plus adaptées à des explorations profondes de soi.

Le psychanalyste Jacques Lacan disait : « C'est bien ennuyeux que chaque psychanalyste soit forcé (puisqu'il faut bien qu'il y soit forcé) de réinventer la psychanalyse. »

Par cette citation, il souligne la nécessité pour chaque thérapeute de s'adapter aux besoins de son patient, de trouver ce qui fonctionnera pour lui, au-delà des cadres théoriques stricts.

Le choix du thérapeute : une étape cruciale

Le Dodo Bird Verdict nous rappelle l'importance de la relation humaine dans le processus thérapeutique, et cela pose la question du choix du thérapeute. Choisir la méthode, certes, mais surtout choisir la personne avec qui on se sent en confiance, écouté et compris. La qualité de la relation établie est un facteur majeur de réussite de la thérapie.

En fin de compte, il ne s'agit pas de chercher la meilleure thérapie, mais de trouver la meilleure rencontre. Comme l'explique un article de Cairn (en pdf ci-dessous) sur l'efficacité comparée des thérapies, c’est la collaboration, la compréhension et la réciprocité qui constituent le cœur du processus thérapeutique.

quest-ce-qui-determine-lefficacite-dune-psychotherapie-breve-mise-a-jour-scientifique.pdf

Télécharger PDF • 114KB

Une diversité à valoriser

Le Dodo Bird Verdict ne doit pas être interprété comme une invitation à négliger les différences entre les approches thérapeutiques, mais plutôt comme un rappel que la relation thérapeutique prime souvent sur la technique. Le thérapeute et le patient, en travaillant main dans la main, construisent un parcours qui leur est propre, et c’est cette alchimie qui mène à l’amélioration.

Choisir son thérapeute, c’est donc avant tout choisir la personne qui pourra créer cette alliance unique et authentique, capable de nous guider sur le chemin de la guérison. Au final, la meilleure thérapie est celle qui nous correspond, et qui nous permet de nous sentir compris et soutenu dans notre parcours personnel.