Lecture : Se reconstruire à travers les souvenirs avec "Les bruits du souvenir" de Sophie Astrabie

Dans son livre "Les bruits du souvenir", Sophie Astrabie nous invite à plonger dans une quête intime de l'identité à travers le prisme des souvenirs.

Ce roman pose une question centrale : lorsque nous partons à la recherche de nous-mêmes, quel poids ont nos souvenirs, qu’ils soient vrais ou faux ? Au fil des pages, on comprend que le cheminement personnel importe davantage que la véracité des faits que nous racontons.

Au début, j'ai eu du mal à m’immerger dans cette histoire. Les premiers chapitres semblaient lents, presque résistants. Pourtant, tout a changé lorsque Claire, l'héroïne, devient Marie. C'est à cet instant que les "bruits" des souvenirs ont commencé à résonner en moi, posant les bases de questionnements tels que "Qui suis-je ? Pourquoi suis-je ainsi ? Pourquoi est-ce que je vis cela ?"

En voyageant à travers les indices laissés par la vie, nous cherchons des réponses à ces questions existentielles. Mais est-ce que connaître la vérité nous aide vraiment à vivre la vie que nous souhaitons ? Sophie Astrabie propose une alternative : et si nous pouvions réécrire notre histoire pour donner plus de sens à notre existence ?

Ce roman m’a poussé à cheminer intérieurement. Comme le personnage principal, j'ai persévéré, cherchant à savoir où tout cela me mènerait. Les mots de l'auteur et les idées évoquées m'ont profondément touchée, notamment cette citation de Proust :

"La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent pleinement vécue, c'est la littérature."

Sophie Astrabie nous interroge sur l’idée que l’art peut nous aider à accéder à une nouvelle compréhension de nous-mêmes. Pourtant, souvent, nous restons dans l’ignorance de notre propre complexité.

Chaque individu possède en lui mille facettes. Certaines nous sont accessibles, d'autres restent obscures, et beaucoup nous échappent complètement. Cette complexité rend la quête de soi d’autant plus délicate. Parfois, c’est le reflet de l’autre qui nous aide à comprendre qui nous sommes. Ce fameux "effet miroir" se manifeste lorsque nous rejetons ce que nous voyons chez les autres et pas en nous-même, un parent par exemple. Ce refus peut être un signal pour explorer cette part cachée de notre identité.

Ce qui est encourageant dans cette quête identitaire, c’est que rien n'est figé. Sophie Astrabie le souligne avec cette citation de Simone de Beauvoir :

"La fatalité triomphe dès lors que l'on croit en elle."

Nous avons le pouvoir de déconstruire nos croyances limitantes pour nous en libérer et, ainsi, réécrire notre propre histoire.

En citant également Gabriel Garcia Marquez, l’auteure rappelle que

"la vie n'est pas ce que l'on a vécu, mais ce dont on se souvient et comment on s'en souvient."

Cette idée fait écho à mon propre travail de recherche sur le rôle de la mémoire dans la guérison des blessures psychiques. Que les souvenirs soient vrais ou faux importe peu, c’est le chemin parcouru en leur sein qui nous permet de nous reconstruire. Comme Claire devenue Marie, nous sommes tous capables de nous réinventer en revisitant notre passé.

Pour conclure, Sophie Astrabie nous laisse avec cette belle réflexion : "Nous ne sommes que de passage. Il ne faut pas s'accrocher avec ferveur à son identité. On ne sait pas jusqu'au jour où l'on sait. Et une fois qu'on sait, on n'est forcément déjà plus la même personne."

Pour avancer par vous-même :

Lorsque vous vous sentez perdu dans votre quête identitaire, rappelez-vous que votre histoire n'est pas figée. Prenez le temps d'explorer vos souvenirs, même ceux que vous avez peut-être enfouis. Ce cheminement, qu'importe sa véracité, peut vous guider vers une part de vous-même plus authentique. Ne craignez pas de réécrire les chapitres de votre vie pour leur donner le sens que vous recherchez.

Il existe un exercice issu du livre de Paggy Pace "Pratiquer l'intégration du cycle de la vie ICV" où vous recherchez un souvenir par an sur une ligne du temps.

Découvrez l'exercice

En Terre Happy, c'est le chemin que nous empruntons.